Essor Savoyard

Dans la presse !

C’est une véritable scission qui s’amorce entre Renaud Beretti et Marina Ferrari, sa première adjointe à la mairie d’Aix. Leur parcours politique suivait la même ligne jusque-là : propulsés tous deux adjoints de Dominique Dord dès 2008, ils avaient formé un binôme gagnant aux élections départementales de 2015.

Le soutien de la majorité présidentielle

Mais celle qui a toujours été au centre sur l’échiquier politique a enfin mis un terme aux rumeurs qui se faisaient de plus en plus insistantes sur une potentielle candidature, alors même que la République en Marche lui avait adressé son soutien lundi 2 décembre.

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 4 décembre Marina Ferrari a officialisé sa volonté de briguer la mairie face à Renaud Beretti.

Pas une « va-t-en guerre »

« Je ne pars contre ou en opposition. Je ne suis pas du tout une va-t-en guerre mais j’ai une vision différente », a-t-elle déclaré en préambule. « Soulagée, contente et honorée » du soutien officiel de sa famille politique (MoDem et LREM), Marina Ferrari assure que « l’investiture d’En Marche n’a pas été le déclencheur de ma candidature ».

Ce qui l’a été selon l’élue aixoise, c’est une « forme de fermeture » de la part du maire à son égard. « Le déclic, ça a été que je ne vois plus le cap et aujourd’hui je ne sens pas non plus la ligne d’horizon qu’on veut dessiner. À un moment on travaille moins bien ensemble, j’ai senti une distance s’installer et il y a aussi un élément essentiel, c’est qu’aujourd’hui je me sens prête à faire ce pas en avant ».

Les grands points de désaccord avec Renaud Beretti

C’est d’abord le dossier de la halle Clemenceau qui a signé définitivement le point de rupture entre le maire sortant et son adjointe. « C’est pour moi un dossier emblématique car il va nous permettre de régler une contrainte de stationnement et une contrainte économique. On a un beau marché avec des producteurs locaux et il faut leur donner un outil adapté à leurs besoins. On pourrait faire de la place du marché un vrai pôle de vie important. Je pense qu’elle peut être le point de départ d’une nouvelle vision d’Aix car elle pourrait être le deuxième poumon économique de notre ville et j’ai senti que sur ce dossier c’était passé au niveau secondaire ».

Sur l’état d’urgence climatique que le conseil municipal a voté à l’unanimité en septembre, la nouvelle candidate aux élections municipales craint que les actes en faveur du développement durable ne suivent pas le discours : « c’est une déception ».

Dans le domaine de l’urbanisme, celle qui démissionne de son poste de première adjointe estime que « très souvent et même en étant aux commandes j’ai le sentiment que ça s’est fait d’une manière anarchique ».

Aix-les-Bains ne doit pas « devenir la banlieue chic de Chambéry »

Et puis Marina Ferrari a pointé du doigt « une erreur politique majeure » avec le refus d’Aix-les-Bains d’entrer dans le pole métropolitain constitué entre Chambéry et Annecy pour traiter des questions de mobilités, d’enseignement supérieur et de développement économique.

« On ne peut pas continuer à vivre comme un village gaulois. Sur toutes les grandes thématiques il faut travailler avec nos voisins parce que si on continue comme ça, on va devenir la banlieue chic de Chambéry », affirme-t-elle.

Si Marina Ferrari veut bien prendre sa part de responsabilité, elle souligne le ratage sur les transports en commun à développer avec Grand Chambéry : « On n’a pas été bons ».

Interview « 3 questions » à…

On pensait que le duo Berreti-Ferrari fonctionnait bien. Cela n’a jamais été le cas ?

« On n’a jamais travaillé en binôme en réalité. Au Département, chacun est dans ses délégations donc ça se passe bien. Le duo avec Dominique Dord fonctionnait, j’ai accepté volontiers de reprendre le relais au début, mais on n’a pas réussi à se caler avec Renaud.

Êtes-vous déçue du soutien de Dominique Dord à Renaud Beretti ?

Il est cohérent, il soutient quelqu’un de sa famille politique. Je m’y attendais. Mais si je me présente c’est parce que j’ai été encouragée et j’ai senti une envie de changement. Ferrari est un nom connu à Aix mais je remarque que je me suis fait un prénom, je ne suis pas qu’un nom de voitures de course et j’aime que les gens m’appellent Marina dans la rue.

Comment abordez-vous l’après-élection : en cas de défaite, serez-vous dans la minorité ou comptez-vous rallier un candidat entre les deux tours ?

J’y vais d’abord pour le premier tour et on va gagner ! Si j’avais été dans les tractations en coulisses, je n’aurais même pas pris cette décision. J’aborde l’après élection sereinement car je n’oublie pas que dans tous les cas de figure on sera forcément autour de la même table. Je serai à l’écoute et j’espère que l’inverse sera aussi valable. »